Oui, je sais. Je suis fou d’écrire ça. La mode est à l’anti-Googlisme. Partout, on veut se payer la tête de Google, son évasion fiscale, ses commercialisations de données personnelles, son lobbying Bruxellois, ses histoires de coeur, que sais-je.
Je visitais un entrepreneur Français de la Silicon Valley la semaine passée, et il me rappelait a priori des propos échangés il fut un temps : » C’est une boite de merde, Google, hein ?! ». Bon, alors j’ai dit ça, mais là, je vais dire autre chose.
Google souffre d’un problème lié au temps modernes : la technologie est de plus en plus complexe, et passe de moins en moins vis à vis du grand public, parce qu’il faut s’arracher les cheveux pour montrer des choses qui parfois ne peuvent pas se voir facilement, à l’écran ou sur du papier journal.
Et je pense que, à l’image d’une presse politique plus intéressée d’une façon générale par des ronds-de-jambe d’arrière cour que de rendre une image fidèle de la situation du pays, la presse spécialisée se complait à prendre son audience pour des ignares, et tout ceci fait que l’on n’explique jamais assez comment les nouvelles technologies rendent service à leurs utilisateurs. Parler de quincailleries, et du dernier iPhone 12 et du Samsung 28, ça, c’est facile, y a qu’à comparer des chiffres. Mais se creuser la tête pour comprendre ce que fait une startup dans le domaine du cloud computing comme Docker, non Madame, y a trop de travail.
Amis lecteurs, on ne vous explique pas assez comment ça marche, Internet. Et d’ailleurs des sociétés comme Google ne le font pas suffisamment bien, c’est fort possible. Une compagnie mondiale, équipée d’agents commerciaux dans tous les pays, n’est pas la meilleure quand il s’agit de s’adresser aux marchés locaux, loin des « product managers » qui se creusent la tête pour vous servir les produits de demain. Vous ne parlez qu’à des vendeurs de soupe, des marchands de pub.
Je viens de rencontrer une équipe de journalistes français en visite professionnelle à San Francisco pour se poser des questions sur la société de Mountain View, avec des bons éléments de réflexion en tête. Ça nous change. Et franchement ça m’inspire ces quelques petits rappels qui me paraissent importants à garder en tête…
1. Les services de Google sont gratuits.
Si vous utilisez l’application Gmail de messagerie de façon normale, et que vous ne stockez pas trop de fichiers, vous ne payez rien. Vous ne payez pas pour utiliser la carte Google sur votre smarphone, pas plus que les fichier en ligne de Google Drive. Les requêtes sur le moteur de recherche ? Gratuites. Utiliser Blogger pour publier des histoires sur Internet, on ne paye pas. Utiliser un outil de traduction, stocker un nombre raisonnable de photos sur Internet ? Idem. Bloquer son téléphone Android qu’on vient de vous voler ? Service gratuit. Derrière la grande utilisation d’informations que Google opère selon leurs conditions générale d’utilisation, de vente et de tutti quanti, pleins d’outils à votre disposition au prix de 0 la tête à toto.
2. Vos données personnelles servent à améliorer des outils mis à votre disposition d’une façon générale gratuitement.
Internautes, Internautesses, on vous ment, on vous spolie. Derrière beaucoup d’anti-Googler, il y a une Arlette qui sommeille. Et qui oublie de vous dire aussi que l’utilisation de vos données personnelles servent à Google à perfectionner les outils mis à votre disposition. Il n’y a pas que la publicité que l’on vous sert en priorité, il y a toutes ses passerelles entre les produits Google : entre une recherche faite sur un ordinateur qui est mémorisée lorsque vous passez sur le browser de votre téléphone (si vous utilisez Chrome, cela va de soi), pour vous délivrer des informations sur mesure avec Google Now qui cherche à vous simplifier la vie (à défaut de pouvoir bien l’organiser, il y a encore du travail). Lorsque vous travaillez sur votre outil de messagerie, Google travaille à vous apporter le sucre alors que vous allez chercher votre café sur Internet. La meilleures façon de protéger vos données ? Tenez les loin d’Internet, votre meilleur outil de sécurité, ce sont vos doigts.
3. Google vous protège, dites lui merci.
Quand on regarde de près le mode connecté d’aujourd’hui, avec tous ces téléphones portables, routeurs, modems, ordinateurs portables, et bientôt votre lunettes, vos T-shirt connectés, le web est une grande passoire trouée. Estimez vous heureux que les hackers soient encore une race à part, organisée mais minoritaires, et essentiellement à but politique. Le jour où ces anonymes vont s’organiser par district et se soulever collectivement, vous allez vite réaliser à quel point vos données les plus fragiles sont accessibles. Mêmes les photocopieurs s’y mettent, des milliards de photocopies stockées sur des mémoires installées sur ces matériels par leurs fabricants se baladent en ce moment sur Internet. Des entreprises plus grosses que Google se font attaquer par des cyber-criminels en permanence, et bien que la nouvelle n’arrive pas à vos oreilles, car tout est fait pour éviter le scandale, la réalité est bien là : devant la grande abime d’un web où rien n’est vraiment caché, nous sommes tous à poil. Et bien Google, avec ses mots de passes, ses serveurs sécurisés, ses procédures, c’est un peu de protection dans un monde de brutes.
4. Google s’améliore. Dites aussi merci.
Je suis, par la force des choses, un « tout-Google ». Je dispose d’un matériel qui ne permet pas d’utiliser simplement des licenses de Microsoft, je me suis déjà fait voler un ordinateur (et perdu au passage des années-photos), et j’utilise les services au quotidien de produits poussés par quelques 50.000 et quelques employés. Google Voice reconnait mon anglais quoique polishé, l’accent est toujours bien là. Les outils de traduction sont encore plus simples à utiliser. Les outils de messagerie demande du temps d’adaptation, les résultats des requêtes sont de plus en plus visuels et agréables à consulter… L’impression générale est là : les outils marchent de mieux en mieux, et en plus de ça quelques acquisitions comme Waze pour le GPS, l’Uber embarqué dans la cartographie, le design, tout ça va dans le bon sens. Les outils de Google sur mobile vont à contre-pied de l’univers surfait des applications mobiles qu’on vous vend à gogo, tel le marchand de poisson pas frais de la BD d’Astérix, et c’est la bonne direction pour les années à venir : de la simplicité, pas de surf sur des écrans jamais assez grands… de l’interactif, du conversationnel. Quoi de plus normal sur un téléphone portable ! Faites dont l’expérience vous-mêmes, parlez lui donc, à votre smartphone, vous verrez bien.
Les problèmes de fonds restent entiers, tant d’un point de vue fiscal que légal, mais tout ce micmac reste bien éloigné des problèmes qu’un utilisateur de base comme moi peut avoir au quotidien.
Alors, verser un peu de rose et une petite dose de bonnes nouvelles dans un monde bleu et froid plein d’effroi, ça n’a jamais fait de mal.
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Source : http://www.huffingtonpost.fr/phil-jeudy/avantages-google_b_6292352.html
par Phil Jeudy
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