3 points à retenir pour vos élections par Vote électronique |
Les décrets d’application de la Loi Travail continuent d’arriver en ce dernier mois de l’année 2016. L’ultime en date concerne le vote électronique (1). En tant que représentants du personnel, que vous soyez délégué du personnel ou membre du comité d’entreprise, vous vous demandez quelles sont les conditions à réunir pour recourir à ce type de dispositif. Vous souhaitez savoir quels sont les apports de la Loi Travail sur le vote électronique : quel accord mettre en place et quelles garanties pour le système adopté ? Voici les 3 points essentiels à connaître à propos du vote électronique !
Avant la loi Travail, le vote électronique n’était possible que sous réserve d’avoir été prévu par un accord collectif. Mais est-ce toujours le cas ? Pour quelles élections peut-on recourir au vote électronique ? Quelles sont les garanties de régularité de ce vote ? Les élections concernées par le vote électroniqueIl est possible de recourir au vote électronique pour deux élections visées dans le décret du 5 décembre 2016 :
Sachez qu’il est d’ailleurs possible de combiner vote électronique et vote sous enveloppe, à condition que l’acte qui autorise le recours au vote électronique n’exclue pas cette possibilité (2). Les modalités du vote électroniqueLa mise en place du vote électronique est soumise à quelques formalités préalables. Ce recours doit être prévu dans un accord de groupe ou un accord d’entreprise (2). Désormais, à défaut d’accord collectif, l’employeur peut décider unilatéralement de recourir au vote électronique (2). C’est la nouveauté inscrite dans ce décret d’application de la loi travail. Sachez aussi que le protocole d’accord préélectoral, qui doit être négocié entre l’employeur et les organisations syndicales représentatives, doit mentionner l’accord collectif ou la décision de l’employeur de recourir au vote électronique.
Quel est le contenu du protocole d’accord préélectoral ? Lors de la négociation de ce protocole, il faudra tenir compte des contraintes techniques posées par ce vote particulier. En effet, comme tout dispositif électronique, des garanties doivent être prises pour assurer la régularité du vote et sa confidentialité. A ce titre, le code du travail établit un cahier des charges à respecter :
Les garanties prévues pour la régularité du voteLe vote électronique doit présenter certaines garanties indispensables à sa régularité :
Il est mentionné dans l’accord collectif ou la décision unilatérale de l’employeur de recourir au vote électronique. Par ailleurs, chaque salarié doit avoir accès à ce cahier des charges selon le décret du 5 décembre 2016 (2). Il peut être mis à leur disposition via l’intranet de l’entreprise ou consultable dans les locaux de l’entreprise.
L’expertise préalable par un expert indépendant. Tout le système et le matériel de vote doit avoir été examiné par un expert rémunéré par l’employeur. Il s’assure de l’existence de la décision unilatérale de l’employeur ou de l’accord collectif autorisant le recours au vote électronique. Il doit s’assurer également des modalités garantissant la confidentialité et la sécurité du dispositif : l’existence des deux fichiers séparés concernant les électeurs et le contenu de l’urne, l’exclusivité de l’accès aux données électroniques par les gestionnaires du système, le caractère hermétique et scellé du matériel. Il rédigera un rapport sur ces points. Ce dernier doit être tenu à la disposition de la CNIL (7).
La déclaration à la CNIL. Comme tout dispositif électronique et de stockage informatique de données, le vote électronique doit faire l’objet d’une déclaration auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (8). A ce titre, la CNIL a fait une recommandation relative à la sécurité des systèmes de vote électronique.
Les organisations syndicales représentatives de salariés doivent être informées de l’accomplissement de cette formalité déclarative auprès de la CNIL.
Les résultats du vote. Si l’acte qui autorise le recours au vote électronique n’a pas exclu le vote sous enveloppe à bulletin secret, sachez qu’il ne sera pas possible d’obtenir des premiers résultats pendant le scrutin. En effet, le récent décret précise bien qu’aucun résultat partiel n’est accessible pendant le déroulement du vote. L’ouverture des enveloppes ne pourra être faite qu’après la clôture du vote électronique (9).
(1) Décret n°2016-1676 du 5 décembre 2016 relatif au vote par voie électronique pour l’élection des délégués du personnel et des représentants du personnel au comité d’entreprise
(2) Articles R2314-8 et R2324-4 du Code du travail
(3) Article R2324-6 du Code du travail
(4) Article R2324-7 du Code du travail
(5) Article R2324-8 du Code du travail
(6) Article R2324-9 du Code du travail
(7) Articles R2314-12 et R2324-8 du Code du travail
(8) Articles R2314-14 et R2324-10 du Code du travail
(9) Articles R2314-19 et R2324-15 du Code du travail
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Article original de Juritravail : Vote électronique : les 3 points à retenir !
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