Sécurité des vote électronique en France, comme aux USA ? |
L’année 2017 sera une grosse année de scrutins, avec l’élection présidentielle en avril-mai et les législatives en juin. Et comme depuis une dizaine d’années qu’un ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, a poussé l’introduction d’ordinateurs de vote en France, des communes vont encore obliger leurs électeurs à voter sur ces machines dont ils ne peuvent contrôler eux-mêmes l’intégrité (en 2012, une soixantaine de communes pour 1,5 million d’électeurs).
Photo: machine à voter utilisée à Stains (Seine-Saint-Denis) aux élections départementales le 22 mars 2015. Chris93/Wikimedia Commons/CC by-sa
Un député socialiste, Sébastien Pietrasanta, vient à cette occasion de poser au gouvernement une question écrite sur « la sécurisation du vote électronique ». Il demande notamment: « Au-delà d’un risque connu sur la fiabilité des machines et sur la difficulté de recompter les voix, la menace de piratage informatique par des puissances étrangères est hélas d’actualité. Si la menace concerne principalement les partis politiques, à l’instar du piratage des ordinateurs du Parti démocrate aux États-Unis, la possibilité d’une attaque des machines à voter n’est plus à exclure. Aussi, il souhaiterait savoir ce que le ministère de l’intérieur, en charge des élections, compte mettre en place pour assurer la sécurisation du vote lors des élections présidentielle et législatives 2017 et s’il envisage de recourir à un moratoire sur l’utilisation de ces machines électroniques au nom d’un principe de précaution. » Une position oubliée du PS en 2007Cette question a été repérée par Nextinpact – qui ironise sur le moratoire « pourtant en vigueur depuis quasiment dix ans », mais il ne s’agit que d’un moratoire sur l’installation du vote électronique dans de nouvelles communes, pas sur son usage dans les villes où il est déjà en place, si c’est dans ce sens que l’entend le député. Le Parti socialiste, qui en 2007 (quand François Hollande en était premier secrétaire) demandait la suspension du vote électronique, l’a maintenu contre vents et marées depuis son retour au pouvoir en 2012, et indiqué en 2014 encore sa position: ni extension ni abandon (une commune peut choisir de revenir au vote papier, mais au niveau national rien n’est imposé). Donc en 2017, ce sera, encore, circulez il n’y a rien à voir. La question du député (publiée le 27 décembre) fait référence au piratage du parti démocrate aux Etats-Unis, en pleine actualité puisque c’est une des raisons de l’expulsion de 35 diplomates russes que vient de décider Barack Obama. L’opacité du vote électronique en soi est aussi un problème crucial: avant l’élection de novembre aux Etats-Unis, un informaticien spécialiste de la sécurité, Bruce Schneier, mettait en garde contre les risques de piratage des machines de vote électronique. USA: toutes les machines peuvent être piratéesUn reportage de Pixels/Le Monde, depuis le Chaos Computer Congress cite deux chercheurs de l’université du Michigan, Alex Halderman et Matt Bernhard, qui ont participé aux recomptages de certains Etats après le scrutin. S’ils pensent, sans en être certains, que le vote de novembre n’a pas été piraté, ils pointent les nombreuses vulnérabilités du système de vote américain: « Première faiblesse : les machines à voter. Plus de 50 modèles différents existent et, selon les chercheurs, toutes peuvent être piratées. ‘De nombreuses machines à voter ont été étudiées, par des chercheurs indépendants, et dans tous les cas, il a été prouvé que la machine était vulnérable à l’injection de programmes informatiques malveillants faussant les résultats’, explique M. Halderman. Les responsables des élections objectent que ces machines ne sont pas connectées à Internet et sont donc protégées. Cela ne fait aucune différence, explique M. Bernhard, puisque est insérée dans chaque machine, et avant chaque scrutin, une carte mémoire contenant les paramètres du vote. C’est aussi dans cette carte que sont stockés les résultats. Or, les ordinateurs qui paramètrent ces cartes sont fréquemment connectés à Internet. » Autre faiblesse, l’absence de contrôle a posteriori: plus de 70% des votes aux Etats-Unis ont une trace en papier. « Il faudrait comparer les votes contenus dans les cartes mémoires et la trace en papier, mais malheureusement la plupart des Etats ne le font pas. » Un peu comme en France: le meilleur moyen de prétendre que le vote électronique a bien marché, c’est de ne surtout pas vérifier après coup…[lire la suite]
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Original de l’article mis en page : Vote électronique: en France, aux USA, tout baigne? Hum… – ZDNet
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