Alerte de cyberattaques dans les avions |
L’Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) estime que l’aviation est vulnérable et qu’il faut mettre en place des structures dédiées pour lutter contre cette nouvelle menace.
En mai dernier, lorsque le hacker Chris Roberts avait fait les gros titres avec son histoire de piratage d’un avion en plein vol, les compagnies aériennes ont rétorqué en cœur qu’une telle action serait totalement impossible. Elle estimaient que M. Roberts n’était qu’un vantard mythomane. Mais les instances de régulation commencent à voir les choses d’un œil différent, à commencer par celles de l’Union européenne. Interrogé par l’association des journalistes de la presse aéronautique et spatiale (AJPAE), le directeur exécutif de l’Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) Patrick Ky a souligné la vulnérabilité de l’aviation à un éventuel acte de piratage. « C’est un risque auquel il faut qu’on se prépare, l’aviation est vulnérable. Dire que l’aviation n’est pas sujette au cyber-risque, c’est se voiler la face », a-t-il déclaré. Selon le patron de l’agence, il faut mettre en place des « réseaux spécifiques » de spécialistes en cyberattaques pour « informer de la menace et des moyens de s’en prévenir ».
L’AESA fait appel à un hacker M. Ky a affirmé avoir pu lui-même constater les capacités d’un hacker à pénétrer le réseau de communication d’une compagnie aérienne. « J’ai fait appel à un hacker qui a la particularité d’avoir également une licence de pilote commercial, a-t-il expliqué auprès des Echos. En moins de 5 minutes, il est parvenu à rentrer dans le réseau Acars ». Acars (Aircraft Communication Addressing and Reporting System) est un système de communication et de surveillance par radio basé sur l’échange de messages entre un avion et une station au sol. Il intervient dans la gestion du trafic aérien et permet de s’assurer du bon fonctionnement des équipements de l’aéronef. Mais le hacker ne s’est pas arrêté là. « Il ne lui a fallu que deux ou trois jours pour pénétrer dans le système de contrôle d’un avion au sol. Pour des raisons de sécurité, je ne vous dirai pas comment il a fait », ajoute Patrick Ky. En décembre dernier, cinq grandes organisations internationales de l’aviation (OACI, ACI, CANSO, IATA et ICCAIA) avaient adopté une feuille de route commune pour harmoniser leurs mesures respectives en matière de cybermenaces, et souligné que « la sécurité et la sûreté du système aéronautique mondial » étaient « potentiellement vulnérables aux attaques de pirates informatiques et autres cybercriminels ».
Denis JACOPINI est Expert Informatique, formateur et chargé de cours à l’Université.
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Source : http://hightech.bfmtv.com/internet/l-europe-sonne-l-alerte-sur-le-risque-de-cyberattaques-dans-les-avions-920964.html Par Gilbert Kallenborn
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