Le nombre de piratages informatiques a substantiellement augmenté en 2015, une tendance qui devrait encore s’affirmer en 2016. Chefs d’Etat, groupes industriels, médias, banques, petites entreprises ou particuliers, personne n’est à l’abri de la menace.
Si les cyber-attaques (attaques informatiques, ndlr) ont augmenté durant l’année 2015 en France et dans le monde, la tendance ne semble pas près de s’atténuer en 2016. C’est la mise en garde prononcée par de nombreux organismes, dont le Cercle européen de la sécurité et des systèmes d’information. Cet organe, qui fédère les professionnels du secteur de la sécurité informatique, redoute un cyber-sabotage de grande ampleur en 2016.
Difficile cependant de cerner le danger car il vient de partout, emploie des formes diverses et peut toucher tout le monde, directement ou pas. A grande échelle, une attaque déclenchée à distance peut viser des objectifs affectant des bassins entiers de population : réseau électrique, distribution de l’eau, contrôle de la circulation, trafic aérien. Ou encore s’en prendre à des organismes gouvernementaux avec les conséquences que cela implique.
Des attaques en forte hausse
L’Allemagne a eu affaire à ces deux types d’attaques ces douze derniers mois: la mise hors service par deux fois d’un haut-fourneau dans la Sarre et le piratage de l’ordinateur personnel d’Angela Merkel. En France, l’exemple le plus spectaculaire remonte au printemps dernier quand la chaîne francophone TV5Monde (257 millions de foyers à travers le monde) a carrément cessé d’émettre durant plusieurs heures après une attaque perpétrée par Daech.
TV5 Monde avait été ouvertement ciblée par Daech. REUTERS/Benoit Tessier
A moyenne échelle, les malfaiteurs peuvent s’en prendre à une entreprise pour lui voler des données ou gripper son système informatique. Le cabinet PricewaterhouseCoopers révélait en octobre dernier que les cyber-attaques contre les entreprises avaient progressé de 38 % en un an dans le monde et de 51 % en France alors que les pertes financières s’élevaient à 3,7 millions d’euros par entreprise victime d’attaque en moyenne. Il faut noter que plus d’un tiers des sources d’incident provient d’employés de la compagnie attaquée.
A plus petite échelle, les particuliers sont touchés par des escroqueries en tout genre, à la carte de crédit par exemple. Ainsi, un rapport récent de Norton/Symantec révélait qu’un Français sur cinq s’était fait dérober ses données bancaires après un achat en ligne. Le phénomène est tellement répandu que les banques ont peut-être trouvé la parade, du moins provisoirement : le cryptogramme dynamique qui change toutes les 20 minutes, un identifiant qui va commencer à figurer au dos des cartes de crédit en 2016.
De plus en plus sophistiqués
Les hackers, remarquent les professionnels, utilisent des méthodes de plus en plus sophistiquées pour fracturer les systèmes informatiques de leurs cibles. Dans un rapport récent, l’entreprise de sécurité informatique roumaine Bitdefender identifiait des évolutions notables pour 2016. La première touchait aux systèmes de monétisation publicitaires et en particulier les systèmes de blocage de publicité qui pourraient être utilisés par les pirates informatiques pour développer de nouvelles souches de logiciels malveillants.
D’après Bitdefender, le monde de l’entreprise va être encore plus touché en 2016 à travers des attaques ciblées visant essentiellement le vol d’informations. Mais les individus aussi seront plus vulnérables, en partie du fait de la multiplication des objets connectés qui recèlent de nombreuses failles de sécurité exploitables par les cybercriminels. Même des systèmes d’exploitation réputés plus sûrs, comme le Mac OS X d’Apple, ne seraient plus à l’abri d’être percés par les malfaiteurs en ligne, selon Bitdefender.
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