Quelles sont les limites d’accès aux données de connexion en situation d’État d’urgence ?

Quelles sont les limites d’accès aux données de connexion en situation d’État d’urgence ?


Mercredi, le Sénat examinera le projet de loi de prorogation de l’état d’urgence, et discutera à cette occasion d’un amendement qui vise à donner à la police le pouvoir d’obtenir en temps réel les données de connexion de tout suspect de terrorisme, sans aucun contrôle même administratif.

Au nom du comité de suivi de l’état d’urgence dont il est le rapporteur spécial, le sénateur Michel Mercier (UDI-UC) a présenté mardi la substance des amendements qu’il entend présenter devant la commission des lois ce mercredi, pour compléter le projet de loi de prorogation de l’état d’urgence déposé par le gouvernement. Ces amendements ont de fortes chances d’être adoptés par la majorité de droite du Sénat.

Parmi eux, M. Mercier explique qu’un «  amendement aura pour objet de remédier aux rigidités et lourdeurs dans la mise en œuvre de la technique de recueil de renseignements, créée par la loi du 24 juillet 2015, permettant de recueillir en temps réel, sur les réseaux des opérateurs de communications électroniques, les données de connexion relatives à une personne préalablement identifiée comme présentant une menace terroriste ».

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Il s’agit de la procédure créée par la loi Renseignement et codifiée à l’article L851-2 du code de la sécurité intérieure, qui permet « pour les seuls besoins de la prévention du terrorisme  » d’autoriser «  le recueil en temps réel » des « informations ou documents » détenus par les opérateurs télécoms et les hébergeurs « relatifs à une personne préalablement identifiée comme présentant une menace ».

 

C’EST CE CADRE POURTANT DÉJÀ CRITIQUÉ PAR LES DÉFENSEURS DES DROITS FONDAMENTAUX  QUE MICHEL MERCIER ESTIME CONSTITUER DES « RIGIDITÉS ET LOURDEURS  »

 

 

Même s’il y a débat juridique pour savoir jusqu’où vont ces « informations ou documents », et s’ils vont jusqu’au contenu-même des communications (en principe non), il s’agit au minimum de l’ensemble des données de connexion : adresses IP, numéros de téléphones composés, durées et heures des appels, géolocalisation du téléphone mobile, nombre de SMS échangés, avec qui, de quelle longueur, etc. Potentiellement ce sont donc des données très intrusives dans la vie privée des individus, qui permettent de renseigner sur les habitudes, les déplacements et les contacts.

Actuellement, pour avoir accès en temps réel à ces données, les services de renseignement doivent obligatoirement obtenir au préalable une autorisation du Premier ministre, elle-même délivrée après avis de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR). L’avis de la CNCTR doit intervenir dans les 24 heures ou pour les cas les plus complexes, dans les 72 heures. Mais en cas « d’urgence absolue », il est même possible de se passer de l’avis de la CNCTR.

Or c’est ce cadre pourtant déjà critiqué par les défenseurs des droits fondamentaux (en raison de l’absence de contrôle d’un juge indépendant) que Michel Mercier estime constituer des « rigidités et lourdeurs  » qu’il faudrait supprimer en cas d’état d’urgence.

Article original de Guillaume Champeau


 

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Original de l’article mis en page : État d’urgence : open bar pour la police sur les données de connexion ? – Politique – Numerama




Rançongiciels : « Désormais, plus besoin de kidnapper vos enfants, on s’en prend à vos données »

Rançongiciels : « Désormais, plus besoin de kidnapper vos enfants, on s’en prend à vos données »

Rançongiciels : « Désormais, plus besoin de kidnapper vos enfants, on s’en prend à vos données »


Locky, TeslaCrypt, Cryptolocker, Cryptowall… Depuis plusieurs mois, les rançongiciels (« ransomware »), ces virus informatiques qui rendent illisibles les données d’un utilisateur puis lui réclament une somme d’argent afin de les déverrouiller, sont une préoccupation croissante des autorités. Le commissaire François-Xavier Masson, chef de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication, une unité de la police spécialisée dans la criminalité informatique, explique au Monde les dangers de cette menace.

 

Combien y a-t-il d’attaques par rançongiciel en France ?

On ne le sait pas avec précision, nous n’avons pas fait d’étude précise à ce sujet. Statistiquement, le rançongiciel ne correspond pas à une infraction pénale précise et il recoupe parfois l’intrusion dans un système automatisé de traitement de données. Il faudrait affiner le cadre car nous avons besoin de connaître l’état de la menace.

Avez-vous quand même une idée de l’évolution du phénomène ?

L’extorsion numérique est clairement à la hausse, c’est la grande tendance en termes de cybercriminalité depuis 2013. Tout le monde est ciblé : les particuliers, les entreprises, même l’Etat. Les attaques gagnent en sophistication et en intensité. Il y a aussi une industrialisation et une professionnalisation. La criminalité informatique est une criminalité de masse : d’un simple clic on peut atteindre des millions de machines. Désormais, il n’y a plus besoin de vous mettre un couteau sous la gorge ou de kidnapper vos enfants, on s’en prend à vos données.

Les victimes ont-elles le réflexe de porter plainte ?

Certaines victimes paient sans porter plainte. Ce calcul est fait par les entreprises qui estiment que c’est plus pratique de payer la rançon – dont le montant n’est pas toujours très élevé, de l’ordre de quelques bitcoins ou dizaines de bitcoins – et qu’en portant plainte, elles terniront leur image et ne récupéreront pas nécessairement leurs données. Elles pensent aussi que payer la rançon coûtera moins cher que de payer une entreprise pour nettoyer leurs réseaux informatiques et installer des protections plus solides. C’est une vision de court terme. Nous recommandons de ne pas payer la rançon afin de ne pas alimenter le système. Si l’on arrête de payer les rançons, les criminels y réfléchiront à deux fois. C’est la même doctrine qu’en matière de criminalité organisée.

Qu’est-ce qui pousse à porter plainte ?

Chaque cas est unique mais généralement, c’est parce que c’est la politique de l’entreprise ou parce que le montant de la rançon est trop élevé.

Qui sont les victimes ?

Il s’agit beaucoup de petites et moyennes entreprises, par exemple des cabinets de notaires, d’avocats, d’architectes, qui ont des failles dans leur système informatique, qui n’ont pas fait les investissements nécessaires ou ne connaissent pas forcément le sujet. Les cybercriminels vont toujours profiter des systèmes informatiques vulnérables.

Quel est votre rôle dans la lutte contre les rançongiciels ?

La première mission, c’est bien sûr l’enquête. Mais nous avons aussi un rôle de prévention : on dit que la sécurité a un coût mais celui-ci est toujours inférieur à celui d’une réparation après un piratage. Enfin, de plus en plus, nous offrons des solutions de remédiation : nous proposons des synergies avec des entreprises privées, des éditeurs antivirus. On développe des partenariats avec ceux qui sont capables de développer des solutions. Si on peut désinfecter les machines nous-mêmes, on le propose, mais une fois que c’est chiffré, cela devient très compliqué : je n’ai pas d’exemple de rançongiciel qu’on ait réussi à déverrouiller.

Quel rapport entretenez-vous avec les entreprises ?

On ne peut pas faire l’économie de partenariats avec le secteur privé. Nous pourrions développer nos propres logiciels mais ce serait trop long et coûteux. Il y a des entreprises qui ont des compétences et la volonté d’aider les services de police.

Parvenez-vous, dans vos enquêtes, à identifier les responsables ?

On se heurte très rapidement à la difficulté de remonter vers l’origine de l’attaque. Les rançongiciels sont développés par des gens dont c’est le métier, et leur activité dépasse les frontières. On a des idées pour les attaques les plus abouties, ça vient plutôt des pays de l’Est. Mais pas tous.

Parvenez-vous à collaborer avec vos homologues à l’étranger ?

Oui, c’est tout l’intérêt d’être un office central, nous sommes le point de contact avec nos confrères internationaux. Il y a beaucoup de réunions thématiques, sous l’égide de l’Office européen de police (Europol), des pays qui mettent en commun leurs éléments et décrivent l’état d’avancement de leurs enquêtes. C’est indispensable de mettre en commun, de combiner, d’échanger des informations. Il peut y avoir des équipes d’enquête communes, même si ça ne nous est pas encore arrivé sur le rançongiciel.

De plus en plus d’enquêteurs se penchent sur le bitcoin – dont l’historique des transactions est public – comme outil d’enquête. Est-ce aussi le cas chez vous ?

C’est une chose sur laquelle on travaille et qui nous intéresse beaucoup. S’il y a paiement en bitcoin, il peut y avoir la possibilité de remonter jusqu’aux auteurs. C’est aussi pour cela que l’on demande aux gens de porter plainte même lorsqu’ils ont payé.

Article original de Martin Untersinger

 

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Original de l’article mis en page : Rançongiciels : « Désormais, plus besoin de kidnapper vos enfants, on s’en prend à vos données »




Attention, le navigateur Maxhton espionne ses utilisateurs !

Attention, le navigateur Maxhton espionne ses utilisateurs !


Le navigateur Maxhton ne serait rien d’autre qu’un outil d’espionnage à la solde de la Chine ?

 

 

Des experts en sécurité informatiques de l’entreprise polonaise Exatel viennent de révéler la découverte de faits troublant visant le navigateur Maxhton. Ce butineur web recueille des informations sensibles appartenant à ses utilisateurs. Des informations qui sont ensuite envoyées à un serveur basé en Chine. Les chercheurs avertissent que les données récoltées pourraient être très précieuses pour des malveillants.

 

Les données des utilisateurs de Maxhton envoyées en Chine !

Et pour cause ! Les ingénieurs de Fidelis Cybersecurity et Exatel ont découvert que Maxthon communiquait régulièrement un fichier nommé ueipdata.zip. Le dossier compressé est envoyé en Chine, sur un serveur basé à Beijing, via HTTP. Une analyse plus poussée a révélé que ueipdata.zip contient un fichier crypté nommé dat.txt. Dat.txt  stocke des données sur le système d’exploitation, le CPU, le statut ad blocker, l’URL utilisé dans la page d’accueil, les sites web visités par l’utilisateur (y compris les recherches en ligne), et les applications installées et leur numéro de version.

En 2013, après la révélation du cyber espionnage de masse de la NSA, Maxhton se vantait de mettre l’accent sur la vie privée, la sécurité, et l’utilisation d’un cryptage fort pour protéger ses utilisateurs. (Merci à I.Poireau)

Article original de Damien Bancal


 

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Original de l’article mis en page : ZATAZ Le navigateur Maxhton espionne ses utilisateurs – ZATAZ




Panorama des menaces sur la cybersécurité industrielle

Panorama des menaces sur la cybersécurité industrielle


Le nombre de vulnérabilités dans les composants de supervision industrielle ne cesse d’augmenter. 

Vu l’augmentation de l’attention portée à la sécurité de la supervision industrielle au fil des dernières années, de plus en plus d’informations sur les vulnérabilités qui touchent ces systèmes sont publiées. Toutefois, ces vulnérabilités peuvent très bien avoir été présentes dans ces produits pendant des années avant d’être dévoilées. C’est un total de 189 vulnérabilités dans des composants de supervision industrielle qui a été publié en 2015 et la majorité d’entre elles était critique (49 %) ou de gravité moyenne (42 %).

 

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Vulnérabilités de supervision industrielle par année.

 

 

Les vulnérabilités peuvent être exploitées.

Il existait des codes d’exploitation pour 26 des vulnérabilités publiées en 2015. De plus, pour bon nombre de vulnérabilités (comme les identifiants codés en dur), un code d’exploitation n’est absolument pas requis pour obtenir un accès non autorisé au système vulnérable. Qui plus est, nos projets d’évaluation de la sécurité de la supervision industrielle montrent que les propriétaires de solutions de supervision industrielle considèrent souvent celles-ci comme une « boîte noire », ce qui signifie que les identifiants par défaut des composants de supervision industrielle restent souvent inchangés et peuvent être utilisés pour obtenir un contrôle à distance du système. Le projet SCADAPASS de l’équipe SCADA Strangelove fournit une représentation des identifiants par défaut de supervision industrielle connus. Le projet dispose actuellement d’informations sur 134 composants de supervision industrielle de 50 éditeurs.

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Vulnérabilités dans la supervision industrielle en 2015 par niveau de risque (CVSS v.2 et CVSS v.3)

 

 

Les vulnérabilités dans les composants de supervision industrielle sont très diverses.

De nouvelles vulnérabilités ont été détectées en 2015 dans les composants de supervision industrielle de différents éditeurs (55 fabricants différents) et types (interface homme-machine, dispositifs électriques, SCADA, périphériques de réseau industriel, automates programmables industriels, et bien d’autres). Le plus grand nombre de vulnérabilités a été détecté chez Siemens, Schneider Electric et Hospira Devices. Les vulnérabilités dans les composants de supervision industrielle sont de nature différente. Les types les plus répandus sont les débordements de tampon (9 % de l’ensemble des vulnérabilités détectées), utilisation des identifiants codés en dur (7 %) et le cross-site scripting (7 %).

 

 

Toutes les vulnérabilités découvertes en 2015 n’ont pas été éliminées.

Il existe des correctifs et de nouveaux micrologiciels pour 85 % des vulnérabilités publiées. Les 15 % restants n’ont pas été réparés ou n’ont été que partiellement réparés pour différentes raisons. La majorité des vulnérabilités qui n’ont pas été éliminées (14 sur 19) présente un risque élevé. Ces vulnérabilités sans correctif représentent un risque significatif pour les propriétaires des systèmes concernés, surtout pour ceux chez qui les systèmes de supervision industrielle vulnérables sont exposés à Internet en raison d’une gestion inadéquate de la configuration réseau. A titre d’exemple, citons 11 904 interfaces SMA Solar Sunny WebBox accessibles à distance qui pourraient être compromises via les mots de passe codés en dur. Bien que ce nombre a considérablement diminué pour Sunny WebBox depuis 2014 (à l’époque, plus de 80 000 composants disponibles avaient été identifiés), il est toujours élevé et le problème des identifiants codés en dur (publié en 2015) qui n’a pas été résolu expose ces systèmes à un risque bien plus élevé qu’on ne le pensait jusqu’à présent.

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Application de correctif dans les systèmes de supervision industrielle

 

 

De nombreux composants de supervision industrielle sont disponibles via Internet.

220 668 composants de supervision industrielle ont été découverts via le moteur de recherche Shodan. Ils sont installés sur 188 019 hôtes dans 170 pays. La majorité des hôtes accessibles à distance et dotés de composants de supervision industrielle est située aux Etats-Unis (30,5 %) et en Europe. Parmi les pays européens, l’Allemagne arrive en première position (13,9 %), suivie de l’Espagne (5,9 %). Les systèmes disponibles proviennent de 133 éditeurs différents. Les plus répandus sont Tridium (11,1 %), Sierra Wireless (8,1 %) et Beck IPC (6,7 %).

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Top 20 des pays par disponibilité de composants de supervision industrielle

 

 

Les composants de supervision industrielle accessibles à distance utilisent souvent des protocoles qui ne sont pas sécurisés.

Il existe un certain nombre de protocoles, ouverts et non sécurisés par nature, comme HTTP, Niagara Fox, Telnet, EtherNet/IP, Modbus, BACnet, FTP, Omron FINS, Siemens S7 et de nombreux autres. Ils sont utilisés sur 172 338 hôtes différents, soit 91,6 % de l’ensemble des périphériques de supervision industrielle accessibles depuis l’extérieur trouvés. Les attaquants disposent ainsi de méthodes complémentaires pour compromettre les dispositifs via des attaques de type « homme au milieu ».

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Top 15 des protocoles des composants de supervision industrielle accessibles depuis l’extérieur

 

De nombreux composants de supervision industrielle vulnérables sont accessibles depuis l’extérieur.
Nous avons répertorié 13 033 vulnérabilités sur 11 882 hôtes (soit 6,3 % de l’ensemble des hôtes dotés de composants accessibles depuis l’extérieur). Les vulnérabilités les plus répandues sont Sunny WebBox Hard-Coded Credentials (CVE-2015-3964) et les vulnérabilités critiques CVE-2015-1015 et CVE-2015-0987 dans Omron CJ2M PLC. Si nous combinons ces résultats aux statistiques d’utilisation de protocoles non sécurisés, nous pouvons estimer le nombre total d’hôtes de supervision industrielle vulnérables à 172 982 (92 %).

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Top 5 des vulnérabilités dans les composants de supervision industrielle

 

 

Plusieurs secteurs sont touchés.

Nous avons découvert au moins 17 042 composants de supervision industrielle sur 13 698 hôtes différents dans 104 pays et probablement présents dans de grandes entreprises. La disponibilité de ces composants sur Internet est probablement associée à des risques élevés. Parmi les propriétaires, nous avons pu identifier 1 433 grandes entreprises, dont certaines appartenant aux secteurs d’activité suivants : électricité, aérospatial, transport (y compris les aéroports), pétrole et gaz, métallurgie, chimie, agriculture, automobile, distribution d’eau, de gaz et d’électricité, agroalimentaire, construction, réservoirs de stockage de liquide, villes intelligentes et éditeurs de solution de supervision industrielle. Des institutions académiques et de recherche, des institutions gouvernementales (y compris la police), des centres médicaux, des organisations financières, des complexes hôteliers, des musées, des bibliothèques, des églises et de nombreuses petites entreprises figurent également parmi les propriétaires de systèmes de supervision industrielle accessibles à distance identifiés. Le nombre d’hôtes de supervision industrielle vulnérables accessibles depuis l’extérieur qui appartiennent probablement à de grandes organisations s’élève à 12 483 (91,1 %) où 453 hôtes (3,3 %), dont des hôtes actifs dans le secteur de l’énergie, des transports, du gaz, de l’ingénierie et de l’industrie et de l’agroalimentaire, contenaient des vulnérabilités critiques.

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Disponibilité des systèmes de supervision industrielle par éditeur

 

Les résultats ci-dessus ne sont que la limite inférieure des estimations. Le nombre réel de composants de supervision industrielle accessibles associés à de gros risques pourrait être bien plus élevé.

Conclusion

En matière de protection, l’isolement des environnements critiques ne peut plus être considéré comme une mesure de contrôle de la sécurité suffisante pour la supervision industrielle. Les exigences des activités économiques au 21e siècle imposent souvent la nécessité d’intégrer la supervision industrielle à des systèmes et des réseaux externes. De plus, les capacités, les motivations et le nombre des auteurs de menaces qui se concentrent sur les systèmes de supervision industrielle augmentent. Depuis les disques durs ou les clés USB infectés jusqu’aux connexions non autorisées depuis des réseaux de supervision industrielle à Internet via des smartphones ou des modems en passant par les kits d’installation infectés obtenus auprès d’un éditeur ou le recrutement d’un initié, toutes ces méthodes sont à la disposition d’individus malintentionnés très qualifiés qui préparent des attaques contre des réseaux de supervision industrielle isolés physiquement et logiquement.

Les propriétaires de systèmes de supervision industrielle doivent être au courant des vulnérabilités et des menaces modernes et exploiter ces informations pour améliorer la sécurité de leur environnement de supervision industrielle. Ici, le soutien actif de l’éditeur joue un rôle crucial dans l’identification et l’élimination rapides des vulnérabilités du système de supervision industrielle ainsi que dans le partage de solutions temporaires qui permettent de protéger les systèmes jusqu’à la publication des correctifs.

Les caractéristiques des systèmes de supervision industrielle, à savoir que leur sécurité sur le plan informatique est étroitement liée à la sécurité physique, reçoivent souvent un traitement contraire au traitement exigé dans de telles conditions. Les petites et moyennes entreprises, ainsi que les particuliers, s’en remettent complètement aux éditeurs lorsqu’il s’agit de la sécurité de l’Internet des objets. Les consommateurs ne s’aventurent pas au-delà des étapes simples décrites dans les manuels. Ils disposent donc de dispositifs prêts à l’emploi et facilement accessibles, mais également vulnérables. Les grandes entreprises, de leur côté, mesurent bien les risques élevés associés à une configuration incorrecte de l’environnement de supervision industrielle. Toutefois, c’est pour cette même raison que les propriétaires des systèmes considèrent souvent les dispositifs de supervision industrielle comme des « boîtes noires » et ont peur de modifier l’environnement, y compris sous la forme d’améliorations de la cybersécurité.

Les résultats de cette recherche nous rappellent une fois de plus que le principe de la « Sécurité par l’obscurité » ne peut être invoqué pour atteindre une protection efficace contre les attaques modernes et que la sûreté des systèmes de supervision industrielle ne doit pas être négligée au profit de la sécurité car dans ce domaine, la sûreté et la sécurité sont étroitement liées.

Article original de Kaspersky


 

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Original de l’article mis en page : Panorama des menaces sur la cybersécurité industrielle – Securelist




Pokémon Go peut-il vraiment prendre le contrôle de votre compte Gmail ?

Pokémon Go peut-il vraiment prendre le contrôle de votre compte Gmail ?


Malgré son succès indéniable, il semblerait que l’application Pokémon Go rencontre des premiers couacs, notamment en matière de protection de la vie privée. Selon certaines informations, depuis démenties, elle pourrait accéder et composer des emails sur le compte Gmail des utilisateurs.

 

Après avoir soulevé certains problèmes récemment avec le cas des voleurs armés aux États-Unis qui utilisaient le jeu pour cibler leurs victimes ou celui d’une jeune adolescente qui aurait retrouvé un cadavre pendant sa « chasse » aux Pokémon. La polémique n’en finit plus autour de Pokémon Go. C’est aujourd’hui un problème d’éthique et de sécurité qui est désormais pointé du doigt.

 

 

Pokémon Go : comment le jeu a rendu fou le monde entier
En effet lorsque vous installez et que vous jouez à Pokémon Go pour la première fois, le jeu sur smartphone développé par la firme Niantic, demande deux types de connexion. La première consiste à créer un compte via l’application tandis que la deuxième exige de se connecter directement depuis son compte Google. C’est la deuxième connexion qui soulève plusieurs problèmes.

Sur son blog, l’analyste en sécurité Adam Reeve expliquait ainsi ce week-end que cette identification par Google pouvait poser plusieurs problèmes puisque l’application accédait à plusieurs paramètres de votre compte Google : « Pokémon Go et Niantic peuvent désormais lire tous vos emails, envoyer des emails de votre part, accéder à vos documents Google Drive, rechercher dans votre historique de recherche et de navigation, accéder à toutes les photos privées hébergées sur Google Photos et bien davantage ». Des accès qui ne sont, bien évidemment, pas nécessaires pour profiter de l’expérience de jeu de l’application développée par Niantic.

 

 

Des informations démenties par Google et Niantic
Cependant, interrogé par le site Gizmodo, Adam Reeve a finalement fait marche arrière sur ses affirmations, expliquant ne pas être « certain à cent pour cent » que son billet de blog est exact. Il a par ailleurs expliqué au site Internet qu’il n’avait jamais développé lui-même d’application utilisant l’identification Google et n’a pas expérimenté ce qu’il indiquait sur son blog.

Du côté de Google également, l’information a été démentie auprès de Dan Guido, expert en sécurité informatique. La firme de Mountain View explique que les autorisations de Pokémon Go ne concernent que la partie « Mon Compte » de Google et n’autorise pas d’accès spécifique à différents services.
Enfin, le studio Niantic, qui développe l’application avec The Pokémon Company, a publié ce mardi un communiqué de presse afin de rassurer les utilisateurs : « Pokémon Go n’accède qu’aux informations basiques des profils Google (votre identification et votre adresse email). Aucune autre information de votre compte Google n’est ou ne sera collectée. […] Google réduira prochainement les autorisations de Pokémon Go uniquement aux données de profil dont Pokémon Go a besoin, les utilisateurs n’auront pas besoin d’effectuer le moindre changement ».

 

Article original de GEOFFROY HUSSON


 

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La sécurité des Opérateurs d’Importance Vitale (OIV) continue à se renforcer

La sécurité des Opérateurs d’Importance Vitale continue à se renforcer


Les premiers arrêtés encadrant la sécurité des OIV illustrent la difficulté à mettre en place un dispositif encadrant la cybersécurité des entreprises. L’Anssi vante une démarche pionnière et reconnaît que les organisations concernées devront investir pour se conformer aux nouvelles règles.


Trois arrêtés sectoriels sur 18. L’entrée en vigueur, au 1er juillet, des premières mesures encadrant la sécurité des OIV (Opérateurs d’importance vitale), 249 organisations dont le bon fonctionnement est jugé essentiel au fonctionnement de la Nation, illustre bien la difficulté à poser un cadre réglementaire sur la cybersécurité des grandes entreprises. Découlant de l’article 22 de la Loi de programmation militaire (LPM), votée fin 2013, cet ensemble de règles, qui comprend notamment la notification des incidents de sécurité à l’Anssi (Agence nationale de sécurité des systèmes d’information), avait fait l’objet d’un décret en mars 2015. Restait à adapter ce décret à la réalité des différents secteurs d’activité. Ce qui, de toute évidence, a pris plus de temps que prévu. Rappelons qu’à l’origine, l’Anssi espérait voir les premiers arrêtés sectoriels sortir à l’automne 2015…

Mais Guillaume Poupard, le directeur général de l’Anssi, assume tant le choix de la France d’en passer par la loi (plutôt que par un simple référentiel de bonnes pratiques) que le décalage de calendrier, révélateur de la difficulté à traduire sur le terrain l’article 22 de la LPM. Lors d’une conférence de presse organisée à l’occasion de la sortie des premiers arrêtés, dédiés aux secteurs de l’eau, de l’alimentation et de la santé, il explique : « Je préfère avoir dès le départ annoncé un calendrier ambitieux et avoir aujourd’hui un dispositif en place. Avec l’Allemagne, la France fait partie des pays pionniers de ce type de démarche. Et si nous avons pu prendre quelques mois de retard sur le calendrier initial, nous restons très en avance sur nos alliés. » D’autres arrêtés sectoriels devraient sortir en octobre 2016 et janvier 2017. Une fois ces textes publiés, les OIV ont, pour les règles les plus complexes, jusqu’à 18 mois ou 2 ans pour les mettre en œuvre. « On a déjà vérifié que ces règles étaient efficaces et soutenables financièrement », assure Guillaume Poupard.

 

 

« Oui, cela coûte de l’argent »

La définition de ces règles, au sein de 12 groupes de travail sectoriels, n’a pourtant pas été simple. Tout simplement parce qu’elles se traduisent par des investissements contraints pour les entreprises concernées sur les systèmes d’information considérés d’importance vitale. Certaines se verront dans l’obligation de revoir leurs architectures réseau par exemple. « On va imposer des règles, des contrôles, des notifications d’incidents, la capacité pour l’Anssi à imposer sa réponse aux incidents en cas de crise. C’est assez violent. Mais, il faut garder à l’esprit que ces règles ont été élaborés au sein de groupes de travail associant les OIV », tranche Guillaume Poupard. Selon ce dernier, la sécurité devrait peser entre 5 et 10 % du budget de la DSI de tout OIV. « Nos mesures ne s’inscrivent pas dans l’épaisseur du trait budgétaire. Mais ce n’est pas grand-chose comparé au prix à payer lorsqu’on est victime d’une attaque informatique », tranche-t-il. Et d’assurer qu’aucun groupe de travail ne connaît une situation de blocage empêchant d’avancer sur la rédaction des arrêtés.

Si le dispositif se met donc en place au forceps, tout n’est pas encore parfaitement défini. Illustration avec les incidents de sécurité que les OIV doivent notifier à l’Anssi. Cette dernière ne peut matériellement pas consolider l’ensemble des incidents des 249 OIV français. Dès lors quels événements devront être communiqués et lesquels devront rester cantonnés entre les murs de l’organisation visée ? « C’est un sujet complexe car les premiers indices d’une attaque sont souvent de la taille d’une tête d’épingle, reconnaît Guillaume Poupard. C’était par exemple le cas pour l’affaire TV5 Monde. » Selon le directeur général de l’Anssi, des expérimentations sont en cours pour placer le curseur au bon endroit.

De l’efficacité de ce dispositif dépendra la réalisation d’un des objectifs de l’Anssi, la capacité à organiser la défense collective. L’Agence se voit en effet comme un tiers anonymisateur permettant d’assurer le partage d’informations sur les menaces à l’intérieur d’un secteur ou à l’échelle de l’ensemble des OIV. Une mise en commun que rechignent à effectuer les entreprises – même si des secteurs comme la banque se sont organisés en ce sens – pour des raisons concurrentielles.

 

 

L’Anssi veut les codes sources

En parallèle, pour compléter ce dispositif, l’Anssi s’est lancée dans un travail de qualification des prestataires et fournisseurs à même d’implémenter les règles édictées dans les arrêtés. Un processus plus lourd qu’une simple certification. Aujourd’hui, une vingtaine de prestataires d’audit ont ainsi été qualifiés. L’agence doit également publier des listes de prestataires de détection d’incidents, de réactions aux incidents ainsi que des sondes de détection. Si Guillaume Poupard écarte toute volonté de protectionnisme économique déguisé, il reconnaît que cette démarche de qualification – qui va jusqu’à l’évaluation des experts eux-mêmes ou l’audit du code source pour les logiciels – introduit un biais, favorisant les entreprises hexagonales. « L’accès au code source est par exemple accepté par certains industriels américains, mais refusé par d’autres », reconnaît-il.

Si, malgré les réticences de certains OIV, la France a décidé de presser le pas, c’est que les signaux d’alerte se multiplient. « Nous craignons notamment la diffusion des savoirs aux groupes terroristes, via le mercenariat. Nous avons des informations des services de renseignement nous indiquant que ces groupes ont la volonté de recruter des compétences cyber », assure Louis Gautier, le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale. Un pirate informatique kosovar, arrêté en Malaisie en octobre 2015, a ainsi reconnu avoir vendu ses services à Daesh. Connu sous le pseudonyme Th3Dir3ctorY, il vient de plaider coupable devant la justice américaine et risque 20 ans de prison.

De son côté, Guillaume Poupard s’inquiète du comportement de certains assaillants qui semblent mener des missions d’exploration sur les réseaux des entreprises françaises. « Comme s’ils voulaient préparer l’avenir. Que cherchent-ils à faire exactement ? Nous ne le savons pas, mais ces opérations de préparation sont particulièrement inquiétantes », dit le directeur général de l’Anssi, qui précise que les alliés de la France observent le même phénomène.

Article original de Reynald Fleychaux


 

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Original de l’article mis en page : La sécurité des OIV mise au pas par l’Etat… petit à petit




Des caméras de surveillance piratées pour mener des attaques DDoS

Des caméras de surveillance piratées pour mener des attaques DDoS

Des caméras de surveillance piratées pour mener des attaques DDoS


Tous ceux qui refusent d’admettre que l’Internet des Objets pourrait être à l’origine de nombreuses menaces dans la sphère informatique de demain vont probablement avoir du mal à tenir leur position après l’affaire présentée ici. En effet, des hackers ont utilisé un réseau de 25 000 caméras de surveillance piratées pour conduire des attaques DDoS.

 

 

Des caméras de surveillance piratées pour former un botnet

Il y a quelques heures, l’entreprise Sucuri, spécialisée dans la sécurité informatique, a découvert que des hackers avaient réussi à prendre le contrôle de quelques 25 000 caméras de surveillance présentes au quatre coins de la planète.

Mais l’objectif des pirates n’était pas que de récupérer des images ou d’espionner des individus puisqu’ils ont utilisé les caméras de surveillance pour créer un botnet, autrement dit un réseau de machines contrôlées à distance par un seul et même individu.

Capables d’agir ensemble, les 25 000 caméras ont ainsi pu être à l’origine d’attaques DDoS contre plusieurs sites Internet. En effet, les hackers se sont servis du réseau de caméras de surveillance pour envoyer des requêtes simultanées sur des sites causant ainsi leur paralysie pendant de longues minutes.

Une preuve supplémentaire de la menace que laissent planer les objets connectés

Si l’utilisation d’objets connectés par les pirates pour mener des attaques DDoS est tout sauf une nouveauté, c’est l’ampleur de l’attaque qui surprend. En effet, même les spécialistes sont restés « coi » devant la capacité d’un réseau de 25 000 caméras de surveillance à générer autant de requêtes simultanément.

L’autre surprise tient au fait que les caméras piratées sont dispatchées aux quatre coins de la planète. 2% seraient d’ailleurs basées en France alors que c’est aux Etats-Unis, en Indonésie et à Taïwan que la majorité d’entre elles se situerait.

Sucuri a d’ailleurs cherché à comprendre ce que pouvait avoir en commun l’ensemble de ces appareils et la piste la plus sérieuse mène à BustyBox, un système qui serait intégré à tous. Or, une importante faille avait été découverte au printemps dans celui-ci ce qui aurait pu permettre à des pirates de l’exploiter pour commettre leurs actions.

Affaire à suivre…

Article original de Jérôme DAJOUX


 

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Original de l’article mis en page : Des caméras de surveillance piratées pour mener des attaques DDoS




Enquête sur l’algo le plus flippant de Facebook

 Visages et Facebook

Enquête sur l’algo le plus flippant de Facebook


Si la section « Vous connaissez peut-être » vous faisait parfois flipper en vous proposant des profils précis et éloignés de vos réseaux habituels, vous n’avez encore rien vu.

La section « Vous connaissez peut-être » (« People you may know ») de Facebook est une source inépuisable de spéculations. Cette fonction, en apparence sympathique puisqu’elle nous propose d’ajouter de nouveaux amis, semble détenir des informations très personnelles sur chacun d’entre nous.

  • Une journaliste de la rédaction s’est ainsi vu proposer un flirt dont elle n’avait pas noté le téléphone dans son portable ;
  • un autre collègue s’est vu proposer un pote qu’il n’a pas revu depuis 10 ans et qui venait de lui envoyer un mail ;
  • une autre enfin, sa femme de ménage, dont elle a le numéro de téléphone dans son portable, mais avec laquelle elle n’a jamais eu aucune interaction en ligne.

Beaucoup ont aussi vu apparaître des gens rencontrés sur des applis de rencontre comme Tinder ou Grindr. Plutôt embarrassant, non ?

Folles rumeurs

Entre nous, les mots de « magie noire » et « espionnage » sont prononcés. Sur Internet, les rumeurs les plus folles circulent sur la façon dont cet algorithme plutôt intrusif fonctionnerait.

  • Il existerait un « profil fantôme » de chacun d’entre nous, pré-rempli et automatiquement activé dès notre inscription.

C’est la théorie d’un utilisateur de Reddit. Il raconte avoir créé un profil anonyme avec un mail jamais utilisé et s’être vu proposer plein de contacts connus.

  • A Rue89, on en formule une autre pour se faire peur : Facebook nous proposerait aussi les personnes qui nous « stalkent » (espionnent en ligne) ou que nous avons récemment « stalkées ».

Je découvre que cette rumeur existe déjà, et que beaucoup d’utilisateurs y croient dur comme fer. Facebook l’a toujours démentie.

  • Dans le même genre, la sérieuse BBC affirmait, via des témoignages concordant et une société de sécurité informatique, que Facebook se connectait à des applications type Tinder ou Grindr pour vous faire des suggestions d’amis.

Un journaliste du Huffington Post a fait la même hypothèse. Ce que le réseau social a nié avec force.

Fabrice Epelboin, spécialiste des médias sociaux et entrepreneur du Web, croit les dires de Facebook, comme Vincent Glad :

« Ce serait très dangereux économiquement. Facebook n’est pas une société idiote, elle prend des risques calculés. »

Pour lui, l’explication est beaucoup plus simple :

« Quand on “date” quelqu’un sur Tinder, on lui donne bien son numéro avant, non ? Facebook se connecte en fait à votre répertoire. »

Ah bon ?

Un aspirateur à données, via votre téléphone

On résume. Il faut imaginer l’algorithme de Facebook comme un aspirateur à données géant.

 Visages et Facebook

Visages et Facebook – Pixabay/CC0

Dans un article du Washington Post, qui fait référence en la matière, il est expliqué que l’algorithme de « Vous connaissez peut-être » est basé sur la « science des réseaux ».

En définissant les réseaux auxquels on appartient, Facebook calcule nos chances de connaître telle ou telle personne. Et il peut même prédire nos futures amitiés. Un peu de probabilités et c’est dans la boîte.

« Ce n’est pas de la magie, mais juste des mathématiques très pointues », apprend-on.

Avertissement de Messenger, dont la

Avertissement de Messenger, dont la « synchronisation » permet au contact de « se connecter sur Facebook »

En fonction des amis que l’on a, de nos interactions plus ou moins fortes et fréquentes avec eux, de l’endroit où on vit, des lieux où on a étudié et travaillé, l’algorithme fait ses calculs. Il tente aussi de définir les personnes « clés » de votre réseau, celles qui vous présentent aux autres. Enfin, il utilise votre géolocalisation, ce qui a probablement mené ce lundi à l’arrestation du voleur de la voiture d’un internaute, qui est apparu dans ses suggestions d’amis.

Surtout, depuis qu’il est arrivé sur votre mobile, via les applis Facebook et Messenger, le réseau social a un tas d’autres informations à mettre sous la dent de leur algo :  vos contacts téléphoniques et vos mails.

Vous l’avez autorisé, probablement sans en avoir conscience, au moment de l’installation de l’une et/ou l’autre application.

Le test ultime : le Nokia de Xavier de La Porte

Comme c’était un jour de pluie, j’ai voulu tester la puissance de cet algorithme qui marche donc sur deux pieds :

  • La « science des réseaux » ;
  • des tonnes de données « scrapées » de notre mobile notamment.

Je décide de créer un compte avec un numéro de téléphone et avec un faux nom. Le mien est déjà lié à un compte, donc Facebook le refuse.

En effet, il est interdit, en théorie, de créer un faux compte ou de doublonner, selon sa politique de « l’identité réelle » – les personnes transgenres en savent malheureusement quelque chose.

Il y a une personne dans ces bureaux qui n’a pas lié son compte Facebook à son numéro. J’ai nommé : Xavier de La Porte. Il possède un charmant Nokia cassé sur le dessus.

Le téléphone de Xavier, bolide de la protection des données

Le téléphone de Xavier, bolide de la protection des données

« J’ai 20 contacts dessus, seulement ma famille et mes amis proches », jure-t-il.

Il n’est évidemment pas question d’applications quelconques. Avec le numéro de Xavier, Facebook accepte la création du compte de « Mathilde Machin », 21 ans.

« Mathilde Machin », couverture très discrète

Et là, un truc vraiment effrayant arrive : des dizaines de contacts sont proposés, amis, famille, collègues de bureau, sources de Xavier. Ils ne sont pas dans son répertoire. Et ne sont pas non plus tous amis avec lui sur Facebook. A partir de là, deux hypothèses s’offrent à moi :

  • Son compte a été lié un jour à ce numéro de téléphone, et Facebook se rend compte qu’il s’agit de la même personne. Il lui propose logiquement d’ajouter les amis du compte de Xavier.

Mais, Facebook refuse d’ouvrir deux comptes avec le même mail ou le même numéro. Il s’agirait d’une sorte de faille de sécurité, puisque le téléphone sert justement à sécuriser votre compte. Et cela n’expliquerait pas pourquoi Mathilde Machin se voit proposer des personnes qui ne sont pas dans les amis Facebook de Xavier.

  • Les contacts proposés sont ceux qui possèdent le numéro de Xavier dans leur répertoire. Et qui ont donné à Facebook l’autorisation de scraper leurs données. Ce qui veut dire que l’algorithme de suggestion est tellement puissant qu’il réussit, en quelques secondes, à « inverser » la recherche.

Facebook, après s’être creusé les méninges un moment – c’est un peu technique –, me confirme la dernière hypothèse.

C’est vertigineux. Mais inscrit noir sur blanc dans les flippantes« Confidentialités et conditions » de Facebook. Qui autorisent l’application à utiliser les « données que vous importez ou synchronisez de votre appareil », type répertoire, mais aussi :

« Les contenus et informations que les autres personnes fournissent lorsqu’elles ont recours à nos services notamment des informations vous concernant, par exemple lorsqu’elles partagent une photo de vous, vous envoient un message ou encore lorsqu’elles téléchargent, synchronisent ou importent vos coordonnées. »

Un algo gourmand

Facebook m’explique donc que l’algorithme se nourrit aussi des données que les autres ont sur vous (votre mail, votre numéro). Pour le dire autrement, quelqu’un qui a votre contact et l’importe dans son appli Facebook va probablement apparaître dans vos suggestions d’amis. C’est aussi fou que les rumeurs. Facebook insiste sur le fait que :

  • Le processus est transparent ;
  • l’algorithme, gentil, ne cherche qu’à vous faire retrouver vos amis et échanger avec eux ;
  • « Facebook ne possède pas et n’utilise pas » votre numéro de téléphone, il s’en sert pour mettre en relation des profils ;
  • et les paramètres de votre compte sont personnalisables.

Un samedi soir, vous êtes tombée amoureuse d’un ami d’ami. Le lendemain, vous demandez à l’ami commun son numéro. Vous hésitez à envoyer un message, vous bloquez plusieurs jours. Sachez donc que ce mec, à qui vous n’avez rien envoyé, vous a peut-être déjà vu apparaître dans « Vous connaissez peut-être ». Et qu’il a déjà peur de vous.

Article original de  Alice Maruani Rue 89


 

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Original de l’article mis en page : Enquête sur l’algo le plus flippant de Facebook – Rue89 – L’Obs




Facebook regarde dans quels magasins vous faites vos courses

Facebook regarde dans quels magasins vous faites vos courses - Business - Numerama

Facebook regarde dans quels magasins vous faites vos courses


Facebook va désormais traquer les données de ses utilisateurs pour savoir dans quels magasins ils se rendent. Le but est de permettre aux annonceurs de savoir si leurs publicités attirent des consommateurs sur leurs points de vente.
 

 

 

Facebook ne cesse de renforcer son service de publicités. Le réseau social veut proposer une offre plus précise et pertinente pour ses clients. Pour cela, il se servira désormais des données de localisation de ses utilisateurs pour savoir dans quels magasins ils se rendent. Le but ? Permettre aux entreprises de savoir si leurs annonces sur Facebook attirent du monde dans leurs magasins.

Ainsi, les annonceurs pourront comparer le nombre de personnes qui ont vu leurs annonces au taux de fréquentations de leurs points de vente. Ils peuvent également intégrer une carte interactive à leur publicité — sous la forme d’un carrousel — pour indiquer à l’internaute le chemin qui le mènera au magasin le plus proche.

Ces nouvelles fonctionnalités s’inscrivent dans une volonté de Facebook de proposer des services plus personnalisés — et donc plus efficaces — à ses clients. En 2014, la boîte de Mark Zuckerberg avait déjà lancé une plateforme qui permet d’afficher de la publicité aux utilisateurs du réseau social qui se trouvent à proximité du magasin afin de les inciter à s’y rendre rapidement.

Selon Facebook, plusieurs entreprises ont déjà eu l’occasion de tester, en avant-première, ces nouvelles fonctionnalités. Parmi eux, se trouve E.Leclerc. La chaîne de distribution française « a pu atteindre 1,5 millions de personnes dans un rayon de dix kilomètres autour de ses supermarché et a observé qu’environ 12 % des clics sur leur publicité ont entraîné une visite en magasin dans les sept jours qui suivaient », indique Facebook dans son annonce.

Grâce à ces jeux de données très précis, Facebook fournit des outils pertinents pour les entreprises car, grâce à cela, elles peuvent ajuster leur stratégie de communication en fonction de chaque point de vente et de chaque région. Le réseau social prouve encore plus à quel point il représente un atout bien plus puissant que les modes de diffusion traditionnels.

Quant aux utilisateurs de Facebook, si cette information a de quoi énerver, elle n’a rien de vraiment surprenant. Il est de notoriété publique que la publicité ciblée représente le fonds de commerce principal du réseau social. Celui-ci n’est d’ailleurs pas le seul à traquer les internautes pour savoir dans quels magasins ils vont. Google le fait depuis quelques temps déjà, comme le rappelle, dans un tweet, Jason Spero, responsable de la stratégie et des ventes mobiles chez la firme de Moutain View.
Google dispose de données encore plus importantes destinées aux annonceurs et adapte les publicités en fonction, entre autres, des recherches de l’utilisateur et de sa géolocalisation.

Article original de Omar Belkaab


 

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Original de l’article mis en page : Facebook regarde dans quels magasins vous faites vos courses – Business – Numerama




L’investigation pour recouvrer les traces d’une attaque informatique peut s’avérer complexe et coûteuse

Recouvrer les traces d’une attaque informatique : l’investigation peut s’avérer complexe et coûteuse

L’investigation pour recouvrer les traces d’une attaque informatique peut s’avérer complexe et coûteuse


Selon l’un des principes fondamentaux de la police scientifique, sur une scène de crime, tout contact laisse une trace. Dans l’univers de la cybercriminalité, chercher les traces pour remonter le fil des événements jusqu’à l’auteur de l’attaque, se révèle souvent compliqué.

 

 

Lorsqu’un incident survient, il est généralement difficile pour l’entreprise de définir qui a accédé à son système d’information et ce que cette personne – ou groupe de personnes – a fait. La tâche se complique encore un peu plus lorsque cet incident provient d’utilisateurs internes bénéficiant d’un haut niveau de privilèges sur le système – voire même de la personne en charge de prévenir les attaques sur le réseau.

Que l’incident soit le résultat d’une action malveillante d’un utilisateur interne, d’une erreur humaine ou d’une faille, dès lors que l’entreprise n’est pas capable de remonter les informations, elle passe à côté de preuves cruciales, et rend l’enquête beaucoup plus longue et onéreuse.

 

 

Le facteur temps : la clé de la réussite

Dans toutes investigations post-incident de sécurité, le temps est un facteur crucial. Pour mener à bien une enquête, il est plus facile, plus précis et généralement moins couteux de conduire une analyse criminalistique, dite forensics, poussée immédiatement, plutôt que plusieurs semaines voire plusieurs mois après l’incident.

 

 

L’examen approfondi des logs : remonter les étapes d’une attaque

Lorsqu’une faille est avérée, l’entreprise dépend des logs générés par les terminaux et les applications sur le réseau, pour déterminer la cause initiale et remonter les étapes de l’attaque. En pratique, trier les informations peut prendre des jours – en d’autres termes, cela revient à chercher une aiguille dans une botte de foin.

 

 

L’intégrité des logs : le respect du standard des preuves

Si les logs ont été modifiés et qu’ils ne peuvent pas être présentés dans leur format original, l’intégrité des données de logs peut être remise en question lors d’une procédure légale. Les logs doivent respecter le standard légal des preuves, en étant collectés de manière inviolable. A contrario, les logs qui ont été modifiés ou qui n’ont pas été stockés de manière sécurisée, ne seront pas acceptés comme preuve légale dans une cour de justice.

Cependant, même pour les organisations qui ont implémenté des solutions fiables de collecte et de gestion des logs, l’information cruciale peut manquer et ce chainon manquant peut empêcher l’entreprise de reconstituer tout le cheminement de l’incident et ainsi de retrouver la source initiale du problème.

 

 

Les comptes à privilèges : une cible fructueuse pour les cybercriminels

En ciblant les administrateurs du réseau et autres comptes à privilèges qui disposent de droits d’accès étendus, voire sans aucune restriction au système d’information, aux bases de données, et aux couches applicatives, les cybercriminels s’octroient le pouvoir de détruire, de manipuler ou de voler les données les plus sensibles de l’entreprise (financières, clients, personnelles, etc.).

 

L’analyse comportementale : un rempart nouveau pour les entreprises

Les nouvelles approches de sécurité basées sur la surveillance des utilisateurs et l’analyse comportementale permettent aux entreprises d’analyser l’activité de chacun des utilisateurs, et notamment les événements malveillants, dans l’intégralité du réseau étendu.

Ces nouvelles technologies permettent aux entreprises de tracer et de visualiser l’activité des utilisateurs en temps réel pour comprendre ce qu’il se passe sur leur réseau. Si l’entreprise est victime d’une coupure informatique imprévue, d’une fuite de données ou encore d’une manipulation malveillante de base de données, les circonstances de l’événement sont immédiatement disponibles dans le journal d’audit, et la cause de l’incident peut être identifiée rapidement.

Ces journaux d’audit, lorsqu’ils sont horodatés, chiffrés et signés, fournissent non seulement des preuves recevables légalement dans le cadre d’une procédure judiciaire, mais ils assurent à l’entreprise la possibilité d’identifier la cause d’un incident grâce à l’analyse des données de logs.

Lorsque ces journaux sont complétés par de l’analyse comportementale, cela offre à l’entreprise une capacité à mener des investigations forensics beaucoup plus rapidement et à moindre coût, tout en répondant pro activement aux dernières menaces en temps réel.
Article original de Balázs Scheidler


 

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