Cyber-harcèlement mortel avec un gif animé |
Un journaliste américain a été victime d’une très violente crise d’épilepsie en regardant une image animée envoyée, à dessein, par un troll. Le responsable, arrêté, risque dix ans de prison.
On connaissait le gif comme objet de plaisanterie web, il pourra désormais être aussi considéré comme une arme pouvant tuer. Le tribunal de Dallas s’apprête à juger John Rayne Rivello, utilisateur de Twitter et harceleur présumé du journaliste Kurt Eichenwald. L’arme du – presque – crime : une image animée envoyée à l’attention du reporter, provoquant une crise d’épilepsie qui aurait pu être mortelle. Comme l’explique le blog Big Browser du Monde, le journaliste, collaborateur de Newsweek ou Vanity Fair, était connu pour ses positions anti-Donald Trump, qu’il relayait également sur Twitter. Il ne cachait pas non plus sa condition épileptique. Mi-décembre, à la suite d’une discussion animée sur Fox News, où il était interviewé par l’éditorialiste (très) conservateur Tucker Carlson, Eichenwald subit les assauts de plusieurs soutiens à Trump sur son compte Twitter. Une journée malheureusement normale sur les réseaux sociaux, mais qui s’est très mal terminée. L’un des trolls, répondant au nom clairement antisémite de @jew_goldstein, lui envoie un gif stroboscopique, agrémenté du message : « Tu mérites une crise pour ton message. » La femme d’Eichenwald trouvera peu après son mari sur le sol de bureau, le message Twitter clignotant sur son écran, comme le rapporte son avocat au New York Times. Après avoir appelé les secours, elle a répondu à l’envoyeur : « C’est sa femme qui parle. Vous avez causé une attaque. J’ai récupéré vos informations. J’ai appelé la police et leur ai fait part de votre agression. »
La réaction épileptique de Kurt Eichenwald, qui a duré huit minutes selon le Dallas News, a été particulièrement violente : incapacité de travailler durant plusieurs jours, perte de la sensation de la main gauche et trouble de l’élocution durant plusieurs semaines. De quoi pousser la police de Dallas et le FBI à mener une enquête sérieuse. Un iPhone, son Cloud et des preuvesUn mandat de recherche a été émis à l’encontre de @jew_goldstein et a permis de remonter la piste de plusieurs messages privés envoyés par le compte anonyme au sujet de Kurt Eichenwald. Dans ses échanges, l’utilisateur parlait de la condition médicale du journaliste et espérait « qu’il fasse une crise » voire « qu’il meure ». La police a été capable de relier le compte Twitter à un numéro de téléphone, puis à un modèle de smartphone – un iPhone 6 – qui les a ensuite menés, après avoir cité Apple à comparaître, au Cloud appartenant à un certain John Rayne Rivello. Dans ses données, les enquêteurs ont trouvé une liste de preuves accablantes : l’image animée qui a provoqué la crise, une capture d’écran du tweet en question et de la réponse de la femme du journaliste, une capture d’écran de la page Wikipédia de Kurt Eichenwald, modifiée avec une fausse date de décès (le jour de l’envoi du tweet), une autre capture d’une liste d’éléments pouvant déclencher une crise d’épilepsie ou encore l’adresse du domicile du journaliste. Pour l’avocat de Kurt Eichenwald, interrogé par Newsweek, l’action de Rivello sur Twitter « n’est pas différente de celle de quelqu’un qui envoie par courrier une bombe ou des enveloppes remplies d’anthrax ». John Rayne Rivello s’apprête à passer devant le tribunal de Dallas avec une accusation tout à fait inédite. Le troll de 29 ans est accusé de cyber-harcèlement avec « utilisation d’une arme mortelle », en l’occurrence l’image animée. Rivello encourt jusqu’à dix ans de prison. Ou quand le gif ne fait plus rire du tout.
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Source : Cyber-harcèlement : quand le gif animé devient une arme mortelle – L’actu Médias / Net – Télérama.fr
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