Des brouteurs sur Internet maintenant aussi au Togo

La cybercriminalité, on le dira jamais assez, connaît une proportion inquiétante ces derniers jours à Lomé. Jadis arnaque ficelée et entretenue par des Nigérians et des Ivoiriens, cette activité illicite et criminelle gagne du terrain et devient aussi le principal « job » de certains jeunes togolais. 

 

Joe, 27 ans n’exerce officiellement aucune profession. Puisque n’ayant rien appris comme métier depuis qu’il a arrêté ses études sur le campus. Pour nombre de ceux qui le connaissent, c’est un bon-à-rien.

Mais il a bel et bien une activité qui n’a rien à envier aux salariés. Il passe tout son temps au cyber à arnaquer des gens, un « métier » (comme ils se plaisent à l’appeler) qu’il a appris de ses amis ivoiriens.

«Il passe tout son temps dans les cybercafés. Au début, on croyait qu’il faisait des recherches, puisqu’il était étudiant. C’est par la suite qu’on a vraiment su ce qu’il faisait réellement, surtout lorsqu’il a commencé par emmener des amis Ivoiriens et Nigerians à la maison, en organisant des soirées qui sont hors de sa portée », nous explique-t-il.

Autrefois étudiant, il a décidé d’interrompre ses études après avoir réussi à arnaquer 500£ (327.972 CFA) à une blanche qu’il prétend aimer ! Et depuis son envie pour l’enrichissement facile et illicite ne cesse de s’agrandir.

Comme Joe, ils sont très nombreux ces jeunes togolais qui excellent dans cette sale besogne. Apparemment, ils gagnent plus d’argent dans cette activité d’arnaque qu’on ne peut le penser. Les réseaux sociaux, surtout les sites de rencontre sont leurs terrains de chasse. Et pour ce faire, ils utilisent plusieurs modes opératoires pour « attraper leurs pigeons « , expressions qu’ils ont créé eux-mêmes.

A en croire Jean-Christophe (Sociologue), il y a plusieurs méthodes pour pour ces types de personne pour tromper la vigilance de leurs victimes. Et c’est une question d’expérience.

« D’autres cybercriminels, plus habiles, se font passer pour des femmes, en publiant sur leurs profils (sur des sites ou réseaux sociaux, etc.) des photos érotiques qui ne laissent aucun homme indifférent !! Face donc à la beauté de ces photos, les « pigeons » cèdent à la tentation en répondant favorablement aux mails accrochant qu’on les envoie sous le pseudonyme féminin», nous confie une victime.

Une fois la confiance établie, ils font croire à leurs cibles par des mails d’amour sous le pseudonyme féminin, qu’ils sont aptes à débuter une histoire d’amour très sérieuse avec eux. Ils leurs communiquent par la suite un numéro de téléphone. Commencent alors les grandes opérations de manipulation ».

La victime ajoute aussi que certains très expérimentés, crée même des sociétés écrans, ou des associations à but non lucratif et font croire à leur « pigeon » avec des preuves vraisemblables à l’appui (preuves falsifiées bien sûres), qu’ils ont des projets humanitaires ou qu’ils ont fondé une ONG pour aider les enfants orphelins et dont ont besoin de fonds. « Et souvent ça marche », nous souligne-t-il.

De nombreuse personnes sont déjà victimes de ces cybers-délinquants. Ils déplument sans pitié, leurs pigeons. Et la plupart de ces victimes, par peur d’être à la risée de tout le monde, préfèrent garder leurs mésaventures pour eux-mêmes.

C’est d’ailleurs le silence de la plupart des victimes qui encouragent ces arnaqueurs. Selon David (un converti), pour réussir son arnaque, « il faut être connecté sur le net constamment», sinon on peut rater sa cible.

Bien qu’étant conscients du phénomène, les propriétaires des cybercafés ne se préoccupent nullement pas de ce que peuvent faire les clients dans leur structure. L’essentiel pour eux, c’est de se faire des sous. C’est pourquoi on les voit ouvrir leur porte 24h /24h. Ce qui permet à ces criminels d’opérer de jour comme de nuit.

Plus les gens passent beaucoup d’heures sur les machines, plus ces gérants de cybers font de belles affaires.

« Ce n’est pas mon travail de vérifier ce qu’ils font. On interdit juste l’ouverture de sites pornographiques à nos clients. Le reste ne nous regarde pas », se défend-il.

Bien que l’internet soit un outil fondamental de développement d’un pays, la capacité de nuisance de l’homme l’a rendu en même temps dangereux. Ces « assassins » ont plusieurs modes opératoires et ils sont capables de les changer au jour le jour. Vigilance donc !

 

 

 

 


Expert Informatique assermenté et formateur spécialisé en sécurité Informatique, en cybercriminalité et en déclarations à la CNIL, Denis JACOPINI et Le Net Expert sont en mesure de prendre en charge, en tant qu’intervenant de confiance, la sensibilisation ou la formation de vos salariés afin de leur enseigner les bonnes pratiques pour assurer une meilleure sécurité des systèmes informatiques et améliorer la protection juridique du chef d’entreprise.

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Source : http://news.icilome.com/?idnews=811403&t=Cybercriminalite-:-Les-brouteurs-gagnent–du-terrain

Par AKG (stagiaire)

 

 

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