Loi sur le terrorisme : l’Assemblée nationale valide le blocage administratif des sites |
Après trois jours de débat, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture le projet de loi visant à lutter contre le terrorisme. Parmi les différents articles, le polémique blocage administratif des sites faisant l’apologie du terrorisme a été voté par les députés.
C’est un hémicycle bien vide qui s’est prononcé sur le projet de loi contre le terrorisme aujourd’hui : au moment de l’adoption du texte dans son ensemble, une trentaine de députés seulement étaient présents pour voter. Ce texte, soutenu par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et par le rapporteur désigné, le député PS Sébastien Pietrasanta, a donc été adopté sans difficulté. Il doit encore obtenir l’approbation du Sénat avant de repasser au Palais Bourbon puis d’être ratifié par le président de la République. Comme nous l’expliquions lundi, Bernard Cazeneuve appelait à un « consensus » autour de ce texte qui vise à lutter contre les nouvelles formes d’enrôlements et de propagandes terroristes, notamment via internet et dans les prisons françaises. Si l’objet du texte n’a en effet pas trop souffert de contradiction, on a pu voir une offensive de la droite qui juge le texte encore trop faible face à la menace qu’il entend combattre.
Lutter contre le terrorisme et au passage, réguler Internet
Conséquence logique, l’Assemblée a également entériné le blocage administratif (sans décision de justice donc), véritable serpent de mer des lois relatives à Internet. L’article 9, voté jeudi 18 septembre, a fait l’objet de nombreuses critiques de la part de parlementaires de tout bord, notamment Laure de la Raudière et Lionel Tardy du coté de l’UMP ou encore Patrick Bloch et Corinne Erhel chez les socialistes. Cette mesure « est une erreur et je vous invite, je nous invite, à ne pas la commettre », a lancé Christian Paul (SRC). « Faut-il faire reculer encore la liberté, contre le terrorisme ? » s’interroge de son côté Lionel Tardy, « la France s’engage à petits pas dans la direction de la NSA ».
Pas une volte face ? Bernard Cazeneuve est donc revenu sur la méthode de blocage, expliquant que le blocage par DNS, jugé plus précis, serait privilégié mais que la méthode ne serait pas inscrite dans la loi, préférant attendre de fixer cet aspect là par décret. La volte face du PS sur la question de blocage administratif, qu’il a largement combattu lorsque la droite était au pouvoir, est revenu à intervalle régulier dans les débats, mais la majorité a assuré que son texte disposait de suffisamment de garanties permettant d’assurer la protection des libertés fondamentales. Il faut donc la croire sur parole.
Prochaine étape : le Sénat Le projet de loi doit maintenant obtenir l’approbation du sénat. Pour plus de détails, le site NextInpact a couvert de très près les débats et un compte rendu des échanges est en ligne sur leur site. Armez vous néanmoins de patience, l’article dépasse allégrement les 60 000 signes, soit un texte environ 15 fois plus long que celui que vous venez de lire. Mais cette loi n’aura plus aucun secrets pour vous.
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Source : Par Louis Adam | Jeudi 18 Septembre 2014
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