Microsoft foutu dehors par Pékin sur des doutes d’espionnage… |
C’est la première fois que les autorités chinoises pointent officiellement du doigt l’entreprise depuis le lancement d’une enquête antimonopole le mois dernier.
L’étau chinois se resserre lentement mais sûrement sur Microsoft. Après Google, et Qualcomm, spécialiste de la technologie 4G, c’est l’entreprise fondée par Bill Gates qui se retrouve dans le viseur de Pékin. Un haut responsable des autorités de la concurrence chinoise a accusé le géant américain de l’informatique de manque de «transparence» dans ses ventes de logiciels. Zhang Mao, le chef de la puissante administration d’État de l’industrie et du commerce (SAIC) exige que Microsoft fasse toute la lumière sur ses chiffres de ventes de logiciel «Media Player» et son moteur de recherche. C’est la première fois que les autorités pointent officiellement du doigt l’entreprise depuis le lancement d’une enquête antimonopole le mois dernier. Ces dernières semaines, les enquêteurs ont opéré des raids surprises dans sept bureaux à travers le pays et devraient délivrer leur verdict, «en temps voulu». Avec, à la clé, une possible amende pesant 10 % du revenu chinois de l’entreprise. Microsoft est pris en otage dans la « cyberguerre » entre Washington et Pékin suite à l’affaire Snowden Microsoft subit une offensive tous azimuts dans l’empire du Milieu, puisque les autorités viennent d’annoncer le lancement d’un système d’exploitation visant à remplacer Windows en octobre. Depuis le mois de mai, la dernière version du logiciel, Windows 8, est bannie de toutes les administrations publiques, au nom de la lutte contre l’espionnage. Microsoft est pris en otage dans la «cyberguerre» entre Washington et Pékin suite à l’affaire Snowden. L’interdiction de Windows 8 a été annoncée quelques jours après la mise en cause de cinq militaires chinois pour espionnage par la justice américaine, le 19 mai dernier. «En représailles, la Chine renforce ses contrôles sur les firmes étrangères dans le secteur technologique et va donner la préférence aux entreprises locales dans tous les domaines où il y a des données sensibles», analyse Ian Bremmer, président du cabinet de conseil américain Eurasia Group. Après la mise au ban de Google, qui avait refusé de collaborer avec le régime en matière de cybersurveillance des citoyens, Microsoft craint à son tour d’être éclipsé du marché chinois. Le moteur de recherche de Google est depuis victime de multiples obstacles techniques ainsi que d’attaques qui ralentissent son fonctionnement et sa part de marché a fondu. Parallèlement à Microsoft, l’entreprise californienne Qualcomm est également visée par une enquête de l’antitrust. Soupçonné d’imposer des prix trop élevés, son président Derek Aberle a promis des «améliorations», après avoir rencontré les autorités. Pékin examine cette semaine une nouvelle loi visant à renforcer son arsenal juridique contre le cyberespionnage. Un impératif de sécurité nationale qui fleure le protectionnisme économique et dont les entreprises locales doivent profiter. «La priorité est de développer notre propre système d’exploitation pour mettre nos informations à l’abri.» Côté industriel, «l’ambition est de briser le monopole étranger en devenant le quatrième système d’opération aux côtés de ceux d’Apple, Google et Microsoft», explique Ni Guangnan, membre de l’Académie chinoise d’ingénierie, dans le Global Times, quotidien proche du Parti. Ces annonces laissent sceptiques certains experts et de nombreux internautes chinois qui doutent des capacités du secteur public à accoucher d’un système fiable. «Est-on en Corée du Nord?» lance provocateur l’un d’eux sur Weibo. Au début des années 2000, le régime avait lancé son propre «moteur de recherche du peuple». Un échec retentissant, mais le rival privé Baidu, moteur de recherche chinois, avait lui profité pleinement de l’éclipse de Google pour contrôler aujourd’hui plus de 70 % du plus grand marché du monde en ligne. C’est aujourd’hui le site le plus consulté de Chine.
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