Surveillance informatique par la NSA, C’est bien réel | Le Net Expert Informatique
Surveillance informatique par la NSA, C’est bien réel |
Sur son blog, le cybercriminologue Jean-Paul Pinte a relayé un article du « Monde » racontant comment la NSA avait pu surveiller les organes de pouvoir de la France. « C’est bien réel, ce n’est pas de la science-fiction » assure-t-il.
Maître de conférences à l’université de Lille, spécialiste de la veille et de l’intelligence compétitive, il estime que la France devait savoir qu’elle était surveillée. Notamment « après l’expérience vécue par Angela Merkel en 2012 et 2013. Il ne peut donc y avoir de surprise, surtout vis-à-vis des États-Unis. Ceci dit, pour les pays qui subissent ce genre de surveillance, la principale chose qui les dérange c’est qu’ils ne peuvent pas faire la même chose. » > Les moyens des États-Unis. Pour Jean-Paul Pinte la puissance acquise par les États-Unis dans le domaine du renseignement n’a pas d’égal. « Ils ont des logiciels comme Upstream qui vont capter les informations et analyser les contenus. Même involontairement, on peut être à la base d’une surveillance. Imaginez deux personnes qui communiquent par mail. L’une fait partie d’Alcatel ou EDF et si elle raconte qu’il y a du mouvement dans son entreprise, ce sera capté. » On a beaucoup parlé du programme Prisme, « cela prouve que les États-Unis pratiquent ce genre de surveillance depuis très longtemps ». Et les écoutes téléphoniques à la sauce américaine ont « plus de 50 ans ». > L’espionnage dépasse les États. C’est pour cela que Jean-Paul Pinte ne croit absolument pas à la possibilité d’instaurer un code de bonne conduite. « Il faut être naïf pour penser s’en sortir comme ça. C’est une méconnaissance des entrailles du Web qui vont au-delà des États. Les États-Unis ont par ailleurs une certaine emprise sur Internet, ils peuvent fermer ou ouvrir des robinets et bloquer des pays, ils ont accès aux infrastructures, aux câbles et Prisme, Upstream… sont tellement puissants qu’ils sont presque devenus indolores. » > Avoir toujours un coup d’avance. L’espionnage a toujours existé. « Aujourd’hui encore, des passagers montent dans l’Eurostar en première classe uniquement pour écouter les conversations de cadres ou de patrons du Cac40 et en faire des rapports. » Et le citoyen lambda n’est pas en reste. « Nous laissons énormément d’informations en chemin. C’est ce qu’on appelle aussi des métadonnées qui permettent de suivre nos pérégrinations, nos interactions sur les réseaux sociaux… » Pour l’espion, le tout est de ne pas se faire prendre. « Ce qui importe c’est que celui qu’on surveille ne soit pas conscient des écoutes. En cybercriminalité, c’est la même chose. C’est ce qui permet de se garantir d’avoir toujours un coup d’avance. »
Contactez-nous Denis JACOPINI
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Source : http://www.centre-presse.fr/article-397900-jean-paul-pinte-il-ne-peut-y-avoir-de-surprise-surtout-venant-des-etats-unis.html
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