Wi-Fi en avion, où en sommes nous ? |
À l’approche des vacances, nombreux sont ceux qui vont emprunter l’avion pour rejoindre une destination plus ou moins proche. Mais à l’heure où nous aimons être connectés en permanence, il n’est pas facile d’obtenir du Wi-Fi en avion, même si les offres se démocratisent…
Partir chercher le soleil ou le dépaysement à l’autre bout du monde n’est pas donné à tout le monde. Pour ceux qui ont la chance de s’envoler vers d’autres contrées, le voyage est souvent long et ennuyeux, surtout qu’il n’est pas toujours possible de rester connecté « avec le monde d’en bas », là où sont vos amis, vos collègues et tout ce qui fait votre quotidien. Pendant longtemps, les compagnies aériennes étaient formelles : il n’est pas possible d’utiliser Internet en vol, trop compliqué, trop coûteux, trop dangereux ! Bref, il fallait se contenter d’attendre en espérant que rien n’arrive sur la planète réseaux durant les heures de vol. Mais face à une demande toujours plus forte, pour ne pas dire constante, de nombreuses compagnies ont mis en place des offres dédiées à Internet qui permettent, moyennant un supplément plus ou moins important, de voyager connecté.
Y a-t-il un réseau dans l’avion ? Avant de prendre notre envol, faisons une courte escale pour expliquer la technologie mise en œuvre dans les avions pour y « installer Internet ». Pour l’heure, deux types de connexion sont disponibles, chacune pouvant se suffire à elle-même ou pouvant être combinée avec l’autre. La première consiste à utiliser les antennes relais pour mobiles, que l’on trouve à intervalles réguliers sur la terre ferme. Chaque avion qui passe dans la zone de couverture peut bénéficier du réseau, un équipement particulier intégré à l’avion se chargeant de jouer les entremetteurs. Pour parfaire cette couverture, certaines compagnies ont largement investi dans le déploiement d’antennes terrestres orientées vers le ciel, et donc spécifiquement dédiées aux avions. Quoi qu’il en soit, la limite du système est qu’il ne couvre que les liaisons continentales. En clair, au-dessus de l’eau ne comptez pas dessus. Heureusement, les satellites sont capables de prendre le relais. Dans ce cas, la position géographique de l’avion n’a aucune influence puisque ce sont les satellites de télécommunication qui se chargent d’apporter un réseau local dans l’avion. C’est la solution exploitée par l’américain Row44 pour connecter les avions, tandis que son compatriote Gogo (anciennement Aircell), qui équipe depuis plusieurs années des centaines d’appareils des compagnies Delta, American Airlines ou Airtran, exploite, lui, le réseau terrestre (limité aux vols internes donc).
Connexion difficile Face aux progrès de la technologie embarquée, nous sommes en droit de nous demander pourquoi cela semble difficile de fournir un accès dans un avion, dès lors que la technologie extérieure – qui permet à l’avion de se connecter – est active et exploitable. Il y a d’abord une question d’ordre économique. Pour équiper un avion d’un système Wi-Fi, il y a un coût non négligeable qui peut aller de 100 000 dollars pour un réseau terrestre à plus de 500 000 dollars pour les satellites. S’ajoute le temps d’installation qui nécessite une immobilisation de l’appareil qui ne vole pas et donc, ne rapporte rien. Ainsi les spécialistes estiment que la rentabilité d’un tel équipement implique un taux d’utilisation de 20 % au minimum, or, pour l’heure, il se situe généralement (pour les avions équipés) autour des 5 % ! Si nous poussons l’étude un peu plus loin, nous découvrons que les difficultés d’engagement des compagnies dans cette voie sont la conséquence d’une faible utilisation du service lorsqu’il est proposé. Pour prendre le cas des États-Unis, où environ 86 % de la flotte est équipée (toutes compagnies confondues), seuls 8 % des usagers profitent du réseau à bord ! Les raisons de ce désintérêt sont multiples : mauvaise qualité de la connexion, des tarifs jugés trop élevés, et pour certains un besoin de se « couper du reste du monde » le temps du voyage, afin d’en profiter pour se divertir autrement ou se reposer.
Turbulences à 30 000 pieds Proposer Internet dans un avion n’est pas une idée nouvelle, et c’est ce qui explique que nous ayons aujourd’hui un peu de recul pour constater comment les passagers se comportent lorsque cette option est disponible. Entre 2004 et 2006, la compagnie Lufthansa proposait à ses passagers une connexion haut-débit FlyNet sur certains vols, avant d’y renoncer faute de rentabilité. Nouvelle tentative en décembre 2010, lorsque FlyNet embarque de nouveau à bord de la Lufthansa, avec une nouvelle offre Internet payante. Aujourd’hui, c’est Panasonic qui se charge d’amener le Wi-Fi à bord de la compagnie allemande, avec une offre qui va de 10,95 euros pour une heure jusqu’à 19,95 euros pour 24 heures.
Lufthansa Copyright Creative Commons L’exemple de Panasonic est assez intéressant au niveau de ce qu’il est nécessaire d’améliorer puisque l’entreprise exploite la bande Ku, idéale au regard du nombre de satellites en activité, mais qui montre rapidement ses limites en termes de débit et de transfert des données. C’est ce qui pousse des sociétés comme Inmarsat et Honeywell à se tourner plutôt vers la bande Ka (connexion de 10 Mo/s), plus rapide et moins onéreuse que l’actuelle bande Ku. « En combinant les capacités de communication par satellite d’Honeywell avec une connectivité mondiale Immarsat XPress, les voyageurs pourront tout faire, des médias sociaux en temps réel, aux vidéo-conférences en passant par des présentations multimédia en vol, pratiquement n’importe où dans le monde, avec une expérience similaire à celle de la maison ou du bureau », assurent Honeywell et Inmarsat dont le réseau Global Xpress est en fonction depuis l’année dernière.
Et pourtant, malgré les embûches et les coûts, les compagnies aériennes ne lâchent pas l’affaire, car si les passagers sont encore peu nombreux à passer à l’acte, ils affirment massivement, dans toutes les études réalisées sur cette question, qu’une fois la partie technique au point et la question des coûts mieux encadrée, l’accès au Wi-Fi en vol est une véritable attente. Comme souvent en matière de technologie, les compagnies doivent donc essuyer les premiers plâtres, accepter de perdre au début (parfois beaucoup) pour mieux rebondir par la suite. Avec 3 milliards de passagers par an, possédant souvent plusieurs appareils connectables (téléphone, tablette, portable), c’est un immense marché qui s’ouvre, à même de justifier les investissements d’avenir qui sont consentis.
Demain le monde Nous le voyons, la technologie se développe à grands pas et il n’est plus forcément obligatoire de mettre ses appareils mobiles en « mode avion » avant d’embarquer. Mais cette avancée ne doit pas masquer la réalité du bras de fer qui se joue en coulisses. Les compagnies aériennes historiques sont victimes, depuis plusieurs années maintenant, de petits cousins low-cost qui cassent les prix et permettent, sensiblement, de dynamiser le marché. L’accès à Internet, qui impose un investissement très important, pourrait donc devenir un argument commercial de poids, surtout si (comme le promettent les compagnies), les prix ne sont pas exorbitants.
Partant de là, la course entre les géants de l’aviation est bien réelle pour s’assurer du service le plus efficace, pertinent et à même de répondre aux attentes des passagers de toutes les classes, à commencer par ceux de la classe affaire. Depuis 2013, le groupe franco-néerlandais Air France-KLM fait des annonces régulières allant dans le sens d’une connexion prochaine à bord, mais à ce jour le projet semble stagner. À l’automne 2015, de nouveaux tests seront menés sur certains vols, court et moyen-courriers, par le biais d’une connexion payante fournie par Orange. S’ils sont concluants, le service pourrait être étendu à plusieurs appareils.
Et pour vos prochaines vacances ? Tout cela nous ramène à notre postulat de départ : quid des prochaines vacances ? Aujourd’hui, de nombreuses compagnies proposent des accès au Wi-Fi payants. Il n’y a que quatre compagnies – Norwegian, Qantas, SAS et Turkish Airlines – qui assurent un service « gratuit », sur certains vols, pour une durée parfois limitée (offre de lancement) ou pour certains passagers (classe affaire).
Pour les autres compagnies, il faut compter en moyenne 11 euros de l’heure ou une vingtaine d’euros pour toute la durée du voyage ou 24 heures. Ce site répertorie toutes les offres disponibles en fonction des compagnies, en précisant les modèles d’avions concernés et le fournisseur. À ce jour, on dénombre 25 compagnies aériennes qui fournissent du Wi-Fi sur certains vols.
Enfin, il est important de rappeler que l’aspect technique n’est pas totalement maîtrisé, et que l’expérience en ligne, depuis un avion, reste aléatoire et soumise à des paramètres extérieurs qui peuvent altérer le bon fonctionnement. Mais les possibilités sont bien présentes, et vous pouvez vous tourner vers la compagnie sur laquelle vous comptez voyager afin de savoir ce qu’elle fournit en matière de connexion. Petit à petit, nous nous rapprochons d’un septième ciel connecté, mais le transfert pourrait prendre encore quelques mois avant une arrivée à bon port !
Nous organisons régulièrement des actions de sensibilisation ou de formation au risque informatique, à l’hygiène informatique, à la cybercriminalité et à la mise en conformité auprès de la CNIL. Nos actions peuvent aussi être personnalisées et organisées dans votre établissement. Denis JACOPINI
Expert Informatique assermenté et formateur spécialisé en sécurité Informatique, en cybercriminalité et en déclarations à la CNIL, Denis JACOPINI et Le Net Expert sont en mesure de prendre en charge, en tant qu’intervenant de confiance, la sensibilisation ou la formation de vos salariés afin de leur enseigner les bonnes pratiques pour assurer une meilleure sécurité des systèmes informatiques et améliorer la protection juridique du chef d’entreprise.
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Source : http://www.clubic.com/mag/transports/article-771520-1-avion-wi-fi-point-offres.html?estat_svc=s%3D223023201608%26crmID%3D639453874_1059724550
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